En France, environ 1 accouchement sur 5 a lieu par césarienne, et non par voie basse. Cette opération peut être prévue à l’avance, on parle alors de césarienne programmée, ou bien réalisée en urgence, avant ou pendant le travail. Assez rapide, elle dure en général environ une heure – la majorité de ce temps étant consacrée à la suture de l’incision. Le type d’anesthésie réalisée et la possibilité pour le père de rester auprès de la mère dépendent des conditions de réalisation de la césarienne. Cependant, les césariennes programmées et en urgence présentent aussi de nombreux points communs. Comment se déroulent-elles ? Pourquoi sont-elles décidées ? Faisons le point.
Comment se déroule une césarienne ?
L’hospitalisation peut avoir lieu le matin même ou la veille du jour de l’opération. Quoiqu’il en soit : la future mère doit être à jeun. En amont, elle aura retiré tout bijou et vernis à ongles et pris une douche antiseptique. Après l’accueil, les questions et vérifications médicales d’usage, madame revêtira la tenue prévue pour l’opération et sera amenée au bloc. Une sonde urinaire et une perfusion seront alors mises en place.
La plupart du temps, l’anesthésie réalisée est loco-régionale. Dans le cas des césariennes programmées, il s’agit souvent d’une rachianesthésie. Lors de césariennes d’urgence, si une péridurale est déjà en cours, elle est alors prolongée le temps nécessaire. Les anesthésies générales sont réservées aux extrêmes urgences (ou en cas de contre-indications).
L’incision pratiquée, juste au-dessus du pubis – préalablement rasé – s’appelle une hystérotomie. De 10 à 15 cm, elle traverse les parois abdominale et utérine. Dans la très grande majorité des cas, elle est pratiquée horizontalement. Une fois le bébé extrait du ventre de sa mère, un peau à peau est immédiatement proposé ou non, selon les circonstances. L’incision est recousue ou agrafée, les premiers soins sont prodigués au nouveau-né et la mère est surveillée en salle de réveil, environ 2 h.
Pour quelles raisons a-t-on recourt à une césarienne ?
De nombreuses raisons peuvent amener l’équipe médicale à effectuer une césarienne. Lorsque l’opération est programmée, la cause peut être une grossesse multiple, à fortiori en cas de triplés. La cause peut être une raison de santé maternelle, telle que : une prééclampsie, un problème cardiaque rendant risqué l’effort de poussée, un placenta trop bas (placenta prævia) engendrant un risque d’hémorragie, un virus tel que le VIH ou une poussée d’herpès génital pouvant contaminer le bébé, etc. Un retard de croissance de l’enfant ou une macrosomie (poids de naissance estimé supérieur à 4,5 kg) sont également des éléments entrant en ligne de compte pour l’option d’une opération programmée.
Lors du travail, une souffrance fœtale trop importante ou de trop longue durée, détectée par la présence d’anomalies du rythme cardiaque de l’enfant à naître, est une cause fréquente de césarienne en urgence. De même, par exemple, qu’un échec de l’extraction par forceps, un arrêt de la dilatation du col malgré la prise de médicaments, des hémorragies maternelles importantes, une prééclampsie ou encore une naissance très prématurée.
Quelles sont les suites de couche et les risques ?
Comme toute opération, la césarienne implique des risques. Outre les possibilités de réaction à l’anesthésie, la complication la plus fréquente est une infection urinaire, en raison de la sonde. Beaucoup plus rarement, une césarienne peut occasionner un mauvais positionnement du placenta lors d’une grossesse suivante, une phlébite, une infection de l’utérus, etc.
En ce qui concerne les suites de couche, la sortie de la maternité est plus tardive que par voie basse : elle a généralement lieu entre 4 et 7 jours après la naissance. Par ailleurs, la mère doit être extrêmement vigilante à ne pas porter de poids plus lourd que celui de son bébé, plus encore qu’une mère ayant enfanté par voie basse. Pour ce qui est de la cicatrice, elle reste assez discrète et ne se voit généralement pas, même en maillot de bain.