Phénomène peu connu, mais de plus en plus documenté, la couvade, plus communément appelée grossesse nerveuse, touche presque un futur papa sur cinq. Quelles en sont les raisons ? Comment des pères peuvent-ils ressentir les symptômes de la grossesse ?
Grossesse nerveuse : des symptômes similaires à la grossesse
Les symptômes de la couvade sont nombreux et peuvent être plus ou moins prononcés. Il s’agit dans la majorité des cas d’une prise de poids inexpliquée. Celle-ci étant le plus souvent localisée au niveau de l’abdomen, elle donne encore plus le sentiment au futur papa de ressentir une grossesse. Parmi les autres symptômes physiques, des douleurs lombaires peuvent à la longue se réveiller.
D’autres symptômes sont d’ordre physiologique et sont beaucoup moins visibles. Les nausées, la fatigue grandissante, ou encore les troubles digestifs, bien connus chez les futures mamans, peuvent faire leur apparition.
Enfin, envies alimentaires inhabituelles et troubles de l’humeur ne sont pas exclus, et peuvent apparaître dans les cas les plus sévères.
Ces symptômes ont tendance à se manifester dès les premiers mois de la grossesse de leur compagne, et se développent tout au long des neuf mois pour s’arrêter, comme pour la maman, au terme, avec un pic ressenti dans les derniers trois mois. Il est à noter que la grossesse nerveuse peut tout aussi bien toucher une femme, dont la compagne attend un enfant.
Des futurs papas ressentent les symptômes de la grossesse
Mis bout à bout, l’ensemble de ces symptômes font évidemment penser à une grossesse habituelle. Si ce n’est que l’homme n’est physiologiquement pas capable d’une telle chose. Les scientifiques se sont donc récemment penchés sur la question, et ont découvert une explication rationnelle.
Appelée Sympathetic pregnancy outre-Atlantique, ce qui peut se traduire par grossesse compatissante, elle est en fait une manifestation physique d’un trouble psychologique. Autrement dit, il s’agit d’un phénomène psychosomatique.
Psychologiquement, le futur papa peut ressentir une sorte de frustration à l’idée de ne pas vivre la même expérience que sa compagne. Cette frustration va déclencher toute une cascade de phénomènes physiologiques et hormonaux.
S’ajoute à cela la crainte souvent bien ancrée des futurs pères de ne pas être à la hauteur des circonstances : celle de ne pas accompagner suffisamment leur compagne enceinte lors de cette épreuve, et celle de ne pas trouver de place dans la nouvelle configuration du cocon familial.
Le corps du futur papa réagit donc à ce stress inédit en adaptant son schéma hormonal. En clair, les taux de testostérone et de cortisol vont baisser de manière sensible. Cela pour amener l’homme à un calme plus expectatif, de manière à ce qu’il se prépare à l’arrivée de son futur enfant.
Le taux de progestérone va lui aussi baisser, tout en s’accompagnant d’une hausse de la sécrétion de prolactine, l’hormone responsable (chez la maman) de la lactation.
Comment éviter ou soigner une grossesse nerveuse
Psychologues et scientifiques s’accordent sur le fait qu’il faut prendre des mesures à la source du problème. C’est-à-dire lutter contre les sentiments d’anxiété et d’inutilité que peuvent ressentir les futurs papas durant l’évolution de la grossesse de leur compagne.
Cela commence donc par une discussion franche et honnête avec leur partenaire sur leurs sentiments et la façon dont ils vivent ce nouveau tournant dans leur vie. Les futurs pères doivent avouer leurs craintes et en discuter de manière à clarifier la situation, et à exorciser leurs peurs profondes, qui pour la plupart se révèlent infondées.
Il faudra ensuite concentrer ses efforts sur quelque chose de plus concret. À savoir la préparation de l’arrivée du bébé. Se documenter premièrement, pour éviter les questions anxiogènes, mais aussi s’impliquer dans les modifications de la maisonnée : feuilleter des catalogues de décoration, acheter du matériel de puériculture… Préparer la chambre de bébé pour son arrivée est un exercice formateur et libérateur. Ce faisant, le futur père se sentira valorisé dans son rôle. Cette valorisation passe aussi par la reconnaissance et l’attention de sa compagne.
Enfin, en ce qui concerne la prise de poids et les douleurs lombaires, elles peuvent facilement être évitées par une attention particulière à la nutrition et par des exercices physiques réguliers.
J’avoue que beaucoup de papas prennent du bidon quand leurs femmes sont enceintes ! et moi le premier !