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Combien de temps restent les anticorps dans le lait maternel ?

Combien de temps restent les anticorps dans le lait maternel ?
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L’Organisation Mondiale de la Santé préconise l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois et l’allaitement en complément d’une nourriture variée jusqu’à l’âge de 2 ans. Il est indéniable que le lait maternel est l’alimentation la plus adaptée au nourrisson, mais qu’en est-il exactement des anticorps présents dans ce lait ?

Les anticorps du lait maternel à leur maximum dans les jours suivant la naissance

Le colostrum, ce lait de couleur jaunâtre produit durant les premiers jours de vie du nouveau-né, est très riche en anticorps. C’est pourquoi la mise au sein de l’enfant dans les deux heures suivant la naissance est préconisée par les médecins. Le lait maternel contient plusieurs types d’anticorps et de molécules qui stimulent l’immunité du bébé. Les immunoglobulines, en particulier sous la forme IgA, neutralisent les agents infectieux (microbes). Les sucres, dont le lactose et les oligosaccharides, favorisent le développement de la flore intestinale indispensable au système immunitaire. Les leucocytes (globules blancs) de la maman continuent d’agir dans l’intestin de bébé. La lactoferrine permet une meilleure absorption du fer et la diminution des infections. La composition du lait maternel évolue progressivement pour fournir plus de graisses et de protéines, afin de favoriser la croissance de l’enfant, tandis que les taux d’anticorps diminuent. Le niveau des IgA décroît de 90 % après un mois. La diversité des sucres, la quantité de leucocytes et la concentration en lactoferrine décroissent aussi au cours des semaines.

Une protection très efficace contre les microbes présents dans l’environnement de bébé

Les anticorps les plus présents dans le lait maternel sont les immunoglobulines de type IgA, en particulier les IgA sécrétoires. Ces anticorps que l’on trouve en grande quantité dans les systèmes respiratoires et digestifs des adultes sont produits dès que la maman est en contact avec des microbes (virus, bactéries, etc.). Ils sont formés de deux molécules d’IgA jointes par un composant qui empêche la dégradation de l’immunoglobuline par les sucs digestifs. Ces anticorps passent dans le lait maternel et sont absorbés par le bébé. Ils ciblent les micro-organismes pathogènes présents dans l’environnement de la maman et du bébé. Le nourrisson reçoit ainsi les anticorps dont il a le plus besoin : ceux qui s’attaquent aux agents infectieux avec lesquels il est en contact direct. Les IgA sécrétoires ont un autre avantage, ils agissent sans provoquer d’inflammation, ce qui est un plus, car l’organisme du bébé est encore immature et fragile.

L’allaitement, complément idéal de la vaccination

Qu'appelle t-on les tétées groupées ?Pendant les deux derniers mois de grossesse, des anticorps sont transmis au fœtus à travers le placenta. Il s’agit essentiellement des anticorps de type IgG, que l’organisme acquiert suite à une infection ou une vaccination. Par exemple, si la maman a eu la rougeole dans son enfance, ou a été vaccinée par le ROR, elle transmettra les IgG spécifiques de la rougeole à son enfant pendant la grossesse. Ces anticorps vont subsister dans l’organisme du bébé pendant quelques semaines à quelques mois, ce qui le protège d’un certain nombre de maladies graves (à condition que la maman ait été vaccinée contre ces maladies). Cependant ces anticorps IgG passent très peu dans le lait maternel, c’est pourquoi le respect du calendrier vaccinal est fondamental même pour les bébés allaités : les vaccins prennent le relais pour protéger l’enfant contre les maladies graves, tandis que les anticorps du lait maternel le préservent des maladies bénignes causées par les microbes présents dans son environnement (rhumes, otites…).

Allaitement mixte, utilisation d’un tire-lait et congélation du lait maternel

L’allaitement maternel est parfois semé d’embûches : le bébé tète mal, la maman est trop fatiguée… Comment dans ces cas-là faire bénéficier le nouveau-né des anticorps présents dans le lait maternel ? Lui fournir dans les heures suivant la naissance le colostrum de sa maman, obtenu au besoin avec un tire-lait, lui donne déjà un bon départ. Avec l’allaitement mixte, l’enfant bénéficie d’un apport en immunoglobulines moins important que s’il est allaité à 100 %, mais cela le protège tout de même contre les microbes présents autour de lui. Si la maman est obligée de tirer son lait, ce dernier contiendra presque les mêmes composants que si le bébé le prend au sein. En effet, lors de la tétée, il dépose sa salive sur le mamelon, ce qui stimule en retour le système immunitaire de la maman, qui produit de nouveaux anticorps pour la tétée suivante. Quant à la congélation du lait maternel, elle semble conserver la plupart des molécules utiles à la stimulation du système immunitaire.

L’allaitement maternel, surtout dans les premiers mois de vie, est un atout pour protéger le bébé des infections, grâce aux anticorps qu’il contient.

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