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De l’importance de la bienveillance à l’école

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La bienveillance comme l’un des piliers de l’école moderne

Alors que l’amphithéatre affiche complet la directrice de la Canopé Paris nous présente Céline Alvarez d’une voix émue et empreinte de convictions.

Fébriles nous sommes 500 réunis pour écouter cette exploratrice de l’éducation nationale partager son incroyable expérience et nous insuffler sa passion pour changer notre modèle éducatif français!

Qui est donc Céline Alvarez?

Retenez bien ce nom car je pense (et surtout j’espère) que nous entendrons parler d’elle de plus en plus tant son expérience est probante.

Jeune linguiste de son état, Céline Alvarez parcourt le monde, l’Espagne, le Togo.
C’est à l’occasion de ce qui devait être une pause en France qu’elle est interpellée par 2 résultats d’études :

 40% des élèves français sont en échec scolaire au sortir du CM2, ils ont de graves lacunes pour passer en 6ème.
– il existe un fort accroissement de la violence en milieu scolaire depuis quelques années.

Elle se dit alors que son rôle est d’agir car elle sait grâce à ses connaissances en neurosciences que l’humain est pré-cablé pour apprendre naturellement et pour vivre ensemble de manière positive.

Son expérience?

Elle fait donc le constat que l’école n’est pas conçue de manière “physiologique” ce qui conduit bon nombre d’élèves à l’échec.

Elle était déjà interessée par les neurosciences et imprégnée (depuis 8 ans) par les travaux de Maria Montessori donc elle a décidé de passer le concours de l’éducation nationale pour expérimenter in vivo cette pédagogie innovante.

Après de nombreuses portes closes elle fut acceptée à l’école maternelle de Gennevilliers où elle menera ce projet pendant 3 ans avec le soutien et l’accord des parents.

Au terme de ces 3 années, elle constatera des progrès cognitifs très significatifs, massifs, rapides : c’est donc là le signal que lorsque les lois physiologiques sont respectées grandir, apprendre devient plus facile et rapide.

L’éducation nationale a mis un terme à cette expérience au bout de 3 années.

C’est ainsi que Céline Alvarez a entrepris de partager les fruits de cette expérimentation.

Elle a créé un site qui décrit tout son travail auprès des enfants.

Elle se fixe 2 buts:

  • partager l’héritage de Maria Montessori avec le plus grand nombre (de manière non lucrative)
  • partager avec les adultes les lois physiologiques qui selon elle devraient régir l’école de nos jours.

Pour accomplir ce dernier point elle anime des conférences comme celle d’aujourd’hui pour partager les 3 piliers fondamentaux qui soutiennent les apprentissages:

  1. La plasticité cérébrale
  2. Les fonctions exécutives
  3. L’étayage bienveillant

Qu’est ce que la plasticité cérébrale?

De l'importance de la bienveillance à l'écoleL’apprentissage commence dès le foetus.

En effet, les informations se fixent grâce à la connexion des neurones. Les connexions de neurones s’appellent les synapses. Les synapses sont comme une trace des expériences vécues.

En grandissant le cerveau perd des connexions pour se spécialiser : c’est l’élagage synaptique
Ainsi les connexions les plus utilisées se renforcent ( pas forcément les meilleures!).

Nous sommes nés pour nous adapter au monde, lorsque l’environnement n’est pas favorable, nous sommes très vulnérables.

“Grandir c’est se spécialiser” Céline Alvarez

Par exemple à 9 mois le cerveau humain perçoit les sons de toutes les langues, mais dès 12 mois terminé! Le cerveau s’est “spécialisé”: l’enfant ne distingue plus que les sons de sa langue maternelle.

Comment l’aider?

Nous devons lui offrir un environnement riche et varié. Le jeune enfant est un explorateur, il a besoin d’être en contact avec la faune et la flore, il a également besoin d’ordre ( apprentissage de l’auto-correction).

Il est important pour les enfants d’être mélangés : nos classes sont conçues de manière à ce que les enfants soient du même âge. Or pour apprendre efficacement l’enfant doit être entouré de plus petits comme de plus grands que lui.

Ensuite il est essentiel qu’ il bénéficie de temps pour explorer et  apprendre.
D’après Catherine Gueguen il faut entre 5 et 6 mois pour “cabler” une habitude quotidienne.

Enfin il est indispensable d’être des modèles dans notre quotidien :  notre façon de parler, nos gestes, nos comportements, notre empathie aux autres sont autant d’apprentissage pour les enfants.

L’enfant apprend essentiellement par imprégnation : à nous de montrer le bon exemple pour que l’enfant choisisse les bons cablages!

L’enfant est un être d’exploration

 2. Les Fonctions Executives

Que sont les fonctions exécutives?

La mémoire de travail: sert à garder en mémoire de l’information pour planifier des actions successives

-Le controle inhibiteur : controler ses gestes, ses émotions, réfléchir avant d’agir, capacité à rester focaliser

La flexibilité cognitive : détecter une erreur, ajuster une stratégie, la créativité.

Sans ces compétences nous ne pourrions pas avoir un comportement intentionnellement organisé et controlé pour atteindre un but quel qu’il soit.

Toute situation d’action ou d’apprentissage serait très difficile.

Il faut donc développer les fonctions exécutives.

Quand et comment développer les fonctions exécutives?

Il existe un âge optimal (une fenêtre plastique) favorable à ce developpement : entre 3 et 5 ans.

On repère cette période notamment par :

  • envie de l’enfant de faire seul
  • concentration profonde à faire seul
  • grande satisfaction à faire seul
  • très fort mécontentement lorsqu’il est empéché de faire seul

C’est par l’action que ces compétences se développent.

Leur permettre de faire seul pour eux d’abord, puis pour les autres ensuite.

Grâce au test du Marshmallow et aux travaux de Marty Rossman nous savons que les enfants qui ont réussi ce test et qui ont été encouragés dans leur apprentissage lors d’activités pratiques dès l’âge de 3 ans acquièrent de meilleur(e)s:

-maitrise de soi
-sens des responsabilités
-autonomie
-relations sociales satisfaisantes
-performances académiques
-indépendance financière

à l’âge adulte.

Conclusion de ces 2 piliers: L’enfant aussi est un être d’action

Avant de vouloir enseigner quoique ce soit à un enfant il est indispensable de ne pas entraver le développement de ses fonctions exécutives.

La mémoire de travail, le contrôle inhibiteur et la flexibilité cognitive doivent fonctionner à l’unisson pour faire une activité intelligente, ordonnée et culturelle.

Comme c’est un enfant d’action il faut lui proposer un environnement propice et ainsi éviter les écrans!

Lui offrir des activités pratiques quotidiennes.

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